Flânerie au cœur du tumulte...

Aujourd'hui, le ciel était noir. Très noir. Une légère brise de vent venait apporter un peu de fraîcheur à cette journée agréablement chaude.

Et aujourd'hui, comme tous les autres jours, le Marché Noir grouillait... Noir, noir, noir de monde, il portait bien son nom ! Plusieurs groupes, parfois des personnes seules marchaient dans les petites avenues crées par les étalages. Ceux-ci vendaient tout et n'importe quoi. Surtout du n'importe quoi. Les choses invendables, illégales ou à prix trop bas pour être vendues par les firmes et boutiques d'hypermarché s'exhibaient là, dans les diverses échoppes, boutiques, kiosques, magasins, etc... Les vendeurs criaient le nom de leurs produits et les offres incroyables qu'ils proposaient si l'on venait jeter un simple coup d'œil sur ce qu'ils vendaient.

Sid se baladait au sein de cette masse bruyante et agitée. Vêtu d'une large chemise de lin blanc, décolletée sur sa large poitrine poilue et d'un pantalon cigarette noir, le jeune homme se mouvait lentement - il n'aurait pas pu aller vite avec ses larges chaussures pour homme à talon compensé dans une rue qui comme toutes les autres était peuplée. S'arrêtant parfois, il observait chaque produit de chaque étalage soigneusement, jetant parfois quelques sourires aux charmantes vendeuses ou des œillades incohérentes aux vendeurs. Sid avait décidé de s'offrir une nouvelle arme avec ses économies. Une nouvelle hachette. Il les adorait, sans été presque devenu une passion. Vive les hachettes !!! Cary, le meilleur vendeur de hachettes du pays, lui trouverait sûrement une jolie hachette tel que Sid les aimait, il en était certain.

Brusquement, Sid se stoppa devant une drôle de personne et lui offrit une tape sur l'épaule. Aucune réaction... Il s'y attendait.

- Hééé... J'ai besoin de drogue.

La personne en question était affalée sur une boîte en carton releva lentement la tête tout en ouvrant les yeux doucement. Les yeux ne cessèrent de s'agrandir, jusqu'à obtenir la taille de deux tomates bien grosses. Pablo regardait Sid et Sid regardait Pablo.

- J'en veux. Il m'en faut à tout prix.
- A moi aussi, il m'en faut...
- Mais tu en as.
- Oui, c'est vrai...

Pablo faillit se rendormir, sa tête commençait à retomber sur sa poitrine sale. Sid lui donna un coup de pied dans le genou. Pablo ne réagit pas.

- Nan mais tu comprends, je voudrai t'acheter de la drogue... J'ai de l'argent.
- ... Drogue ?
- Oui, du Juh Wah. Je veux t'en acheter.
- ... Duuu Juuuuh Waah... Cooombiiieeen ?

Sid tendit un billet de 100 pilas à Pablo qui les échangea mollement contre un étrange sachet de plastique blanc opaque. Ensuite, il s'en alla sans un au revoir car le vendeur de drogue avait déjà fait retomber sa tête, malgré lui sans doute.

Epuisé par cet entretien éreintant, Sid alla se payer une bière au Touane's Burger. Il s'assit sur un petit tabouret et observa les gens qui continuaient à marcher inlassablement dans les petites ruelles improvisées.

Le marché noir !

Elie avait enfin pénétré cet endroit grouillant d’innombrables de personnes en tout genre. Depuis son arrivée à Ima, elle avait entendu si souvent parler de ce fameux endroit. On n’y trouvait que des ruelles remplies d’innombrables étalages vendant toutes sortes d’objets, qui était en général de la drogue, des armes ou des rollers. Mais pourquoi donc voulait-elle se promener au milieu de cette foule ?

Il ne fallait pas oublier que la demoiselle au chapeau blanc avait fui son passé pour se réfugier dans une nouvelle ville pour une nouvelle vie. Pendant sa fuite, elle n’avait pris sur elle que le strict nécessaire ; des talons noirs, un jean blanc, une chemise blanche, une cravate, deux lapi en poche et le plus important son chapeau. Tout le reste de ses affaires, elle les avait laissées sur place. Disons que pendant son départ, elle fut pressée par les événements et n’avait pas pu préparer toutes les affaires qu’elle aurait voulu prendre avec elle. Ce qui lui manquait le plus demeurait bien des rollers, et elle savait qu’elle n’était pas assez fortunée pour se rendre dans un magasin. Le marché noir restait sa seule solution pour s’en procurer à bas prix.

Emportée par le flux de personnes, la brunette déambulait à travers le marché à la recherche du meilleur vendeur. Elle ne savait pas trop où se diriger, elle semblait même un peu perdue. Après une dizaines de minutes de marches, elle ne savait même plus par où elle était rentrée. Elle s’était perdue au milieu de cette foule qui agissait comme un essaim de fourmi. Chaque être savait très bien où il devait aller, ce qu’il devait faire. Elle demeurait quant à elle encore qu'une étrangère à cela. Et oui ! Elle n’était qu’une nouvelle et voulait à tout prix s’intégrer dans son nouveau chez soi.

Sachant pertinemment que son sens de l’orientation laissait à désirer, elle leva la tête essayant de trouver une solution. Bingo ! Une enseigne d’un bar, il y aurait sûrement quelqu’un qui pourrait l'aider. Et surtout, elle avait besoin d’un petit remontant. Eileen pénétra délicieusement dans le Touane’s Burger, elle était persuadée que la chance lui sourirait et que quelqu’un daigne à l’aider.

Dans ses pensées, elle se dirigeait vers un des tabourets. Malheureusement, elle ne regardait pas trop où elle mettait ses pieds, elle demeurait souvent dans la lune ce qui lui valait une multitude de maladresse qui lui donnait un certain petit charme. Qu’avait-elle fait cette fois-ci ? La demoiselle avait tout simplement trébuché sur une bouteille de bière et s’était étalée sur un homme assis sur un tabouret en train d’observer la ruelle. Elle se releva tant bien que mal, ses joues rougissaient à vue d’œil. Un peu honteuse, elle remit en place son chapeau.

- Je m’excuse. Je n’ai pas vu cette bouteille. Excuse-moi encore. J’espère que je ne t’ai pas fait trop mal.

Sa voix grave, sensuelle sortait avec délice de ses lèvres, elle plongea son regard opale dans celui de sa victime. Un sourire timide illumina son visage.